Édit de Nantes

Henri, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous ceux à qui viennent ces présents, saluant:
parmi les bienfaits infinis qu’il a plu à Dieu d’amasser sur nous, le plus signal et le plus précieux est qu’il nous accorde la force et la capacité de résister aux désordres et aux troubles effrayants qui ont prévalu lors de notre avènement dans ce royaume. Le royaume était tellement déchiré par d’innombrables factions et sectes que le plus légitime de tous les partis était le moins nombreux., Dieu nous a donné la force de nous démarquer contre cette tempête; nous avons enfin surmonté les vagues et fait notre port de sécurité,—la paix pour notre état. Pour lequel son être la gloire en tout, et la nôtre une reconnaissance libre de sa grâce en faisant usage de notre instrumentalité dans le bon travail…. Nous implorons et attendons de La Bonté Divine la même protection et la même faveur qu’il a jamais accordée à ce royaume depuis le début….
Nous avons, par cet édit perpétuel et irrévocable, établi et proclamé et établissons et proclamons:
Je., D’abord, que le souvenir de tout ce qui a été fait par l’un ou l’autre parti entre mars 1585, et notre accession à la couronne, et pendant toute la période précédente de troubles, restent oblitérés et oubliés, comme si de telles choses ne s’étaient jamais produites….
III.,et que tous ceux qui, pendant les troubles, ont pris possession d’églises, de maisons, de biens ou de revenus appartenant auxdits ecclésiastiques, leur abandonneront toute possession et jouissance paisible des droits, libertés et cautions qu’ils avaient avant d’en avoir été privés.,…
VI. et afin de ne laisser aucune occasion de troubles ou de différences entre nos sujets, nous avons permis, et par la présente, à ceux de ladite religion appelés réformés de vivre et de demeurer dans toutes les villes et lieux de notre royaume et pays de notre domination, sans être agacés, molestés, ou contraints de faire quoi que ce soit en matière de religion … à condition qu’ils se comportent à d’autres égards selon ce qui est contenu dans cet édit présent.
VII., Il est permis à tous les seigneurs, gentilshommes et autres personnes faisant profession de ladite religion appelée réformée, détenant le droit de haute justice , d’exercer ladite religion dans leurs maisons….
IX. nous permettons aussi à ceux de ladite religion de faire et de continuer l’exercice de la même chose dans tous les villages et lieux de notre domination où elle a été établie par eux et publiquement apprécié plusieurs et divers fois dans l’année 1597, jusqu’à la fin du mois d’août, nonobstant tous les décrets et jugements contraires….
XIII., Nous interdisons très expressément à tous ceux de ladite religion son exercice, soit en ce qui concerne le ministère, la réglementation, la discipline, ou l’instruction publique des enfants, ou autrement, dans notre royaume et les terres de notre domination, autrement que dans les lieux autorisés et accordés par le présent édit.
XIV. il est également interdit d’exercer toute fonction de ladite religion dans notre cour ou suite, ou dans nos terres et territoires au-delà des montagnes, ou dans notre ville de Paris, ou à moins de cinq lieues de ladite ville….
XVIII., Nous interdisons également à tous nos sujets, quelle que soit leur qualité et leur condition, de s’enfuir par la force ou la persuasion, contre la volonté de leurs parents, les enfants de ladite religion, afin de les faire baptiser ou confirmer dans l’Église Catholique Apostolique et romaine; et il en est de même pour ceux de ladite religion appelés réformés, sous peine d’être punis avec une sévérité particulière….
XXI. Les livres concernant ladite religion dite réformée ne peuvent être imprimés et vendus publiquement, sauf dans les villes et les lieux où l’exercice public de ladite religion est autorisé.
XXII., Nous ordonnons qu’il n’y ait aucune différence ou distinction faite à l’égard de ladite religion, dans l’accueil des élèves à instruire dans les universités, les collèges et les écoles; ni dans l’accueil des malades et des Pauvres dans les hôpitaux, les retraites et les organismes de bienfaisance publics.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *